La nomination au gouvernement de Rachida Dati passe mal chez Les Républicains. Le parti aura un candidat aux municipales à Paris « qui ne sera pas » l’actuelle ministre de la Culture, a assuré mercredi le chef des députés LR Olivier Marleix, évoquant la possibilité d’envoyer un « huissier » à Rachida Dati pour lui signifier son exclusion du parti.
« Rachida Dati a quitté les Républicains de fait, en allant se joindre à ce qu’elle appelait elle-même un parti de traîtres de gauche et de droite », a lancé Olivier Marleix devant l’Association des Journalistes parlementaires (AJP) à l’Assemblée nationale.
Dati entend rester maire
Invitée surprise du nouveau gouvernement, la nouvelle ministre de la Culture, figure du sarkozysme et de la droite parisienne, a confirmé mercredi qu’elle serait candidate aux élections municipales de 2026 à Paris. Et elle a ironisé sur son exclusion de LR, annoncée par le président du parti Éric Ciotti dans la foulée de sa nomination. « Je suis toujours aux LR, et je lui ai dit, j’attends toujours mon OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR) des LR », a-t-elle ironisé mercredi sur RTL.
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Mais pour Olivier Marleix, son exclusion est une évidence, dont elle devrait avoir « l’élégance et l’intelligence » de prendre acte sans formalités. « Si elle veut jouer à ça, on lui enverra un huissier s’il faut, pour lui signifier », a-t-il ajouté.
À Paris, « les Républicains auront leur candidat, qui ne sera pas Rachida Dati », a-t-il assuré. Mercredi plusieurs élus parisiens LR et apparentés ont indiqué que la maire du VIIe arrondissement allait démissionner de la présidence de leur groupe. « Je resterai naturellement parmi vous, au sein de notre groupe », a-t-elle dit dans un message envoyé sur la boucle de ces élus. Elle entend par ailleurs rester maire.
Macron, « très inquiet des sondages »
« La vie politique c’est des convictions, c’est pas des carrières personnelles », a taclé Olivier Marleix, en profitant pour fustiger une nouvelle fois le choix de Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin d’avoir quitté leur famille politique pour rejoindre Emmanuel Macron.
« En 2026, je pense que la vraie difficulté sera chez les macronistes », a-t-il prédit, jugeant que « le macronisme n’existe pas dans la France profonde ». À plus brève échéance, un score autour de 18 % aux élections européennes pour Renaissance marquerait « la fin prématurée du macronisme dans notre pays ». « C’est parce qu’il est très inquiet des sondages » qu’Emmanuel Macron a décidé de remanier son gouvernement, selon Olivier Marleix, avec l’idée « d’installer un match Attal-Bardella en vue des européennes », car « le RN est son opposition favorite ».