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« Ici, j’entrevois le bout du tunnel »: à Villers-Saint-Paul, SDF et « grands marginaux » ont trouvé un toit au camping

2021-04-11T12:58:52.332Z


Depuis le 1er février, quatorze mobil-home du camping du Parc de la Garenne sont mis à disposition de personnes en situation de grande préca Il y a quelques semaines, Thierry vivait encore dans sa voiture, au détour d’une rue de Nogent-sur-Oise. « Mais avec mes problèmes de jambes, dormir là-dedans devenait de plus en plus difficile », confie ce grand barbu de 50 ans, SDF depuis 5 ans. Un divorce en 2008, un licenciement économique en 2011… « J’ai dû finir par revendre la maison. Du jour au lendemain, ça a été la chute. » Après des ann


Il y a quelques semaines, Thierry vivait encore dans sa voiture, au détour d’une rue de Nogent-sur-Oise. « Mais avec mes problèmes de jambes, dormir là-dedans devenait de plus en plus difficile », confie ce grand barbu de 50 ans, SDF depuis 5 ans. Un divorce en 2008, un licenciement économique en 2011… « J’ai dû finir par revendre la maison. Du jour au lendemain, ça a été la chute. » Après des années de galère à « vivre ici et là », le ciel s’est quelque peu éclairci pour « Titi ». « Car aujourd’hui, au moins, j’ai un toit au-dessus de ma tête. »

Ce toit, il l’a trouvé dans les hauteurs de Villers-Saint-Paul, au camping du Parc de la Garenne. Il le partage avec Sylvain, 55 ans, qui vivait jusqu’à présent dans un squat, à Beauvais. Comme eux, ils sont désormais treize - sur trente places - à occuper un mobile-home et expérimenter le « premier dispositif national de réinsertion de SDF en camping », mis en place le 1er février dernier. Fruit d’un partenariat entre cet établissement et l’association Coallia, ce projet s’inscrit dans le cadre du plan de Relance pour la mise en place de projets d’accompagnement de personnes en situation de grande marginalité et donc financé à hauteur de 224 100 € annuels par l’Etat.

« Je suis là pour rebondir »

« Ici, j’entrevois le bout du tunnel », glisse Michel, 57 ans. Avec le confinement, il a perdu le petit boulot qu’il occupait dans un golf. Locataire à Nogent-sur-Oise, il a vite connu la précarité et la rue. Jusqu’à ce que le Samu Social lui propose de venir s’installer dans ce mobile home avec Jean-Michel, compagnon de galère qu’il a rencontré à Creil. « Je suis là pour rebondir. Et nous sommes bien entourés pour y arriver », sourit le quinquagénaire aux cheveux longs.

Villers-Saint-Paul, ce vendredi. Thierry, 50 ans, vient de retrouver un toit après 5 ans "à vivre ici et là", notamment dans sa voiture. Benjamin DERVEAUX

Sur place, une équipe de cinq personnes du Samu et Coallia - une assistante sociale, une infirmière, une éducatrice, une animatrice et une cheffe de service - sont présentes pour accompagner ces néo-résidents et les aider à se réinsérer. « La première des priorités est de permettre à ces personnes qui se trouvaient dans une situation de grande marginalité de vivre dignement et cela passe notamment, en priorité, par un retour dans le système de santé », explique Stevens Duval, directeur du Samu Social de l’Oise. Et pourquoi pas, dans un second temps, une réinsertion professionnelle et un logement pérenne.

Les communes appelées à « prendre leur part »

Si le dispositif est une première du genre, le directeur départemental de Coallia aimerait le voir se développer. Mais selon lui, les collectivités sont encore trop frileuses dans l’accueil de ces personnes en déshérence. « L’Etat nous demande de trouver des sites, mais 95 % des maires que nous sollicitons nous rejettent, regrette Eric Nicaise. Le problème est que nous sommes obligés de les installer dans des appartements diffus ce qui n’est pas forcément adapté aux personnes marginales. Et aujourd’hui, cela représente 45 % de nos places. C’est beaucoup trop. »

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« Il n’est pas possible pour les communes de toujours refuser. Tout le monde doit prendre sa part », insiste le maire de Villers-Saint-Paul, Gérard Weyn, qui a été conquis par « ce projet solide ». « Aujourd’hui, le Bassin creillois, mais aussi Noyon, sont déjà très sollicités, rappelle Eric Nicaise. Les villes plus petites doivent aussi apporter leur contribution pour éviter que tous les publics précaires ne se retrouvent au même endroit. »

Villers-Saint-Paul, ce vendredi. Francky, 44 ans, a désormais sa propre chambre. Benjamin DERVEAUX

Dans ce camping, qui a fait de l’habitat en mobile-home à l’année son cheval de Bataille, la cohabitation s’annonce plutôt bonne. « Ils sont assez dispersés. Cela leur permet de côtoyer des personnes qui ne viennent pas de la rue et donc de se réintégrer plus facilement », fait remarquer Anne-Sophie Bichut, la gérante de ce camping habitué « à loger des gens en situation de précarité ou en manque de stabilité » . « Il en faut pour tout le monde, on espère qu’ils vont relever la tête », sourit Frédéric, résident permanent qui n’hésite pas à aller faire causette avec son nouveau voisin, Francky.

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À 44 ans, ce dernier voit son nouveau logement comme une parenthèse au milieu d’une tempête de problèmes. La drogue, l’alcool, les problèmes judiciaires… « Comme une impression de couler et de ne jamais pouvoir remonter », lâche-t-il. Et d’enchaîner sourire aux lèvres : « Ici, on a notre chambre, la télévision, une salle de bains privative… C’est tout confort et ça nous permet de conserver une certaine autonomie. On est mieux là que dehors. »

Source: leparis

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