Deux ans après l'incendie de Notre-Dame de Paris, l'association de défense de l'environnement Robin des Bois a déposé une plainte le 8 avril avec constitution de partie civile pour «mise en danger de la vie d'autrui», a indiqué leur avocat. «Le dépôt de plainte a été effectué jeudi» à Paris, a précisé Me Jean-Christophe Tymoczko.
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Pour l'association Robin des Bois, «enclencher une enquête sur les conséquences sanitaires et environnementales de l'incendie», et en particulier celles liées aux poussières de plomb émises lors du sinistre, relève de l'«obligation», a expliqué son président, Jacky Bonnemains. Pour lui, les dépistages des enfants du quartier ont été trop peu nombreux et trop tardifs, la question de la gestion du plomb sur le chantier «n'est pas du tout réglée» et la réouverture du parvis de la cathédrale, le 31 mai 2020, après un nettoyage à haute pression, était «prématurée».
L'association avait déjà déposé une plainte simple pour le même motif en août 2019, quatre mois après l'incendie, mais elle a été classée sans suite en décembre 2020, selon un courrier du parquet. Dans ce courrier, le procureur de la République fait notamment valoir que l'intoxication au plomb «intervenant essentiellement par voie d'ingestion», la seule présence de ce métal lourd dans l'environnement «ne signifiait pas que les travailleurs et les riverains couraient un danger tangible de saturnisme». Il ajoute que les préconisations de l'Agence régionale de santé Île-de-France «centrées sur un désempoussiérage/dépollution» dans les zones fréquentées par de «très jeunes enfants paraissaient adaptées à la situation».
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La nouvelle plainte avec constitution de partie civile permettra d'obtenir quasi-automatiquement l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction. «De nouveaux arguments, postérieurs au dépôt de notre plainte» d'août 2019, «nous font dire que les problèmes sanitaires sont toujours d'actualité», assure Jacky Bonnemains.