Un policier d'Ajaccio a été mis en examen lundi 12 avril à Marseille pour «corruption passive», soupçonné d'avoir communiqué des informations permettant à des membres de la bande criminelle corse du «Petit Bar» d'échapper à des arrestations, ont indiqué une source judiciaire et son avocat.
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Yves Robert, policier de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) d'Ajaccio, a été mis en examen par un juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille pour «corruption passive», «révélation d'information sur une enquête pour crime ou délit puni de 10 ans d'emprisonnement à une personne susceptible d'y être impliquée», «détournement de finalité de données» et «violation du secret professionnel», ont indiqué la JIRS de Marseille et son avocat, Me Vinier-Orsetti. Il a par ailleurs été placé sous le statut de témoin assisté pour «association de malfaiteurs», ont précisé la JIRS et Me Vinier-Orsetti, indiquant qu'il avait été placé sous contrôle judiciaire avec «interdiction de se rendre en Corse, des interdictions de contact et l'interdiction d'exercer les fonctions de fonctionnaire de police».
En garde à vue depuis jeudi comme l'a révélé l'hebdomadaire Le Point, le policier est soupçonné d'avoir communiqué des informations à Jean-Laurent Susini, beau-frère de Jacques Santoni, considéré par les autorités comme le chef de la bande criminelle du «Petit Bar». Ces informations auraient permis à trois membres importants de cette bande, André Bacchiolelli, Mickaël Ettori et Pascal Porri, d'échapper à un coup de filet policier le 28 septembre à Ajaccio, a indiqué une source proche du dossier, confirmant des informations du quotidien Le Monde et de l'hebdomadaire l'Obs.
À la suite à ce coup de filet manqué, la police judiciaire (PJ) en Corse avait été dessaisie au profit de la gendarmerie des enquêtes concernant la bande du «Petit Bar». «Robert n'a jamais eu les informations sur l'opération policière visant le Petit Bar et quand bien même il les aurait eues, il ne les aurait pas divulguées», a indiqué Me Antoine Vinier-Orsetti, avocat de Robert, assurant qu'«aucune écoute ni aucun témoin ne permet de dire le contraire».
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Robert et Jean-Laurent Susini entretenaient une «relation amicale» avec des appels et des cafés quotidiens, a précisé Me Vinier-Orsetti. Mi-février, Robert avait déjà été placé quelques heures en garde à vue «suite à la publication de l'article du Monde» le présentant comme la taupe du «Petit Bar», avait alors regretté Me Antoine Vinier-Orsetti. Il avait été remis en liberté sans poursuite.