L'heure est à l'harmonisation. Alors que le premier ministre Jean Castex annonçait la veille la suspension des vols directs entre la France et le Brésil, où circule activement le variant P1 du coronavirus («variant brésilien») Gabriel Attal a précisé ce mercredi 14 avril la mise en place prochaine d'un nouveau plan de restriction concernant les voyages.
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Ces nouvelles restrictions devraient être officialisées lundi prochain. «Le président de la République a demandé ce matin au gouvernement de bâtir une stratégie cohérente, qui sera présentée lundi prochain, et qui a vocation à prévoir des mesures plus robustes s'inspirant de ce que nous faisons actuellement pour le Brésil», a précisé le porte-parole du gouvernement à sa sortie du conseil des ministres.
Resserrer la vis
Le gouvernement doit resserrer la vis, alors que le coronavirus - et le variant anglais plus particulièrement - circule déjà activement sur le territoire. La troisième vague de l'épidémie de Covid-19 «n'est pas derrière nous», a ainsi prévenu Gabriel Attal, et le «pic des hospitalisations n'est pas atteint».
Pour ces raisons, le gouvernement a décidé en urgence de suspendre les liaisons directes avec le Brésil, puisque le variant qui y a émergé et qui y circule activement est encore plus contagieux et dangereux que le variant britannique. Sollicité par Le Figaro, le cabinet du ministre délégué aux Transports précise que cette décision n'était que «provisoire», en l'attente du dispositif plus global désormais promis par le gouvernement.
La problématique des ressortissants
Celui-ci devra composer avec plusieurs contraintes, et notamment avec la problématique du rapatriement des ressortissants français présents dans les pays qui pourraient faire l'objet de restrictions plus importantes. Interrogé sur le cas des Français au Brésil ce mercredi matin sur France 2, le secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune a précisé qu'il s'agit d'un sujet sur lequel le gouvernement «réfléchit» sans esquisser de solutions à ce stade.
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Par ailleurs, le gouvernement observe en Guyane, frontalière du Brésil, une «dégradation de la situation sanitaire» comme l'a souligné le porte-parole Gabriel Attal à sa sortie du conseil des ministres. Le variant brésilien y représente déjà 84% des contaminations. «C'est un cas particulier car c'est une région française», souligne le ministère des Transports. Il pourrait donc être difficile de rompre toutes les liaisons aériennes avec la Guyane comme cela est fait avec le Brésil. Actuellement, les passagers qui souhaitent effectuer, dans un sens ou dans l'autre, un voyage entre la métropole et la Guyane doivent présenter un test PCR réalisé 72 heures avant le vol, justifier d'un motif de déplacement impérieux et respecter sept jours d'isolement. Des mesures qui pourraient être renforcées, comme l'indiquait Matignon au Figaro.