The Limited Times

Now you can see non-English news...

En 1989, le sujet des violences conjugales émerge pour la première fois dans l’espace public

2021-04-14T10:13:48.199Z


Alors que la Fédération LGBTI+ vient de lancer la première campagne de prévention contre les violences conjugales au sein des couples de fem Spots à la télévision, affichettes dans la rue,… Il y a à peine plus de trente ans, les violences conjugales sortaient de l’ombre des foyers, dénoncées par la toute première campagne nationale d’informations lancée par les pouvoirs publics, en lien avec les associations féministes. Nous sommes en novembre 1989, le deuxième gouvernement Rocard est aux affaires et compte sept femmes ministres. À la


Spots à la télévision, affichettes dans la rue,… Il y a à peine plus de trente ans, les violences conjugales sortaient de l’ombre des foyers, dénoncées par la toute première campagne nationale d’informations lancée par les pouvoirs publics, en lien avec les associations féministes.

Nous sommes en novembre 1989, le deuxième gouvernement Rocard est aux affaires et compte sept femmes ministres. À la manœuvre, l’une d’elles : Michèle André, alors secrétaire d’Etat socialiste chargée des droits des femmes. « Les associations voulaient sortir les violences conjugales de la sphère privée pour les faire entrer dans la sphère publique et donc politique », rappelle Françoise Brillet, directrice de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), un réseau de 73 associations qui gère notamment la ligne d’écoute nationale à destination des femmes victimes, le 3919.

« C’est un outil qui participe à une prise de conscience »

A l’époque, des centres d’accueil et d’hébergement, gérés par les associations, ont déjà commencé à sortir de terre. Le premier d’entre eux, le centre Flora-Tristan, a vu le jour en 1978 à Clichy avant de déménager à Châtillon (Hauts-de-Seine). « Lorsque la campagne nationale a été diffusée en 1989, une ligne d’écoute test a parallèlement été lancée avec la FNSF, se rappelle la responsable. Tout cela ne devait durer que trois semaines mais la ligne a été saturée d’appels. À tel point qu’un délai supplémentaire a été accordé avant qu’elle ne s’arrête complètement. C’est de là que nous savons qu’à chaque campagne, une recrudescence de sollicitations de femmes victimes est constatée. »

Le 3919 que #SolidaritéFemmes a créé en 1992 et gère depuis, reçoit de plus en plus d’appels de femmes qui cherchent à sortir de l’emprise d’un conjoint ou d’un compagnon violent. Les associations du réseau d'associations connaissent la même augmentation.https://t.co/hQYNx8hRKS

— Solidarité Femmes (@SolidariteFemme) December 29, 2020

« C’est pour cette raison qu’il faut en faire régulièrement. C’est un outil qui rencontre un vrai écho, qui participe à une prise de conscience collective, qui rappelle enfin aux femmes qu’elles ne sont pas seules », insiste le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste engagé contre les violences faites aux femmes et coordinateur de nombreuses campagnes d’informations à ce sujet. Ce dernier y voit aussi un autre avantage. « Lors des toutes premières campagnes, les femmes qui appelaient évoquaient des violences conjugales dont certaines pouvaient remonter à 20 ou 30 ans. Plus les campagnes sont récurrentes, plus les femmes appellent tôt », remarque Gilles Lazimi.

Une ligne d’écoute pour les femmes victimes en 1992

« J’ai été frappée et humiliée pendant 10 ans par mon mari. Je me souviens très bien de ce spot télé contre les violences conjugales où l’on voyait le beau visage d’une femme qui, progressivement, était tuméfié par les coups. À la fin, il y avait un plan sur son corps à la morgue », souffle Catherine, 55 ans, du Val-d’Oise. Ce fut l’élément déclencheur de son départ et d’une séparation. « J’ai regardé ce spot télé avec les yeux de mes deux enfants, je crois. Je me disais que c’était ainsi qu’ils allaient me retrouver. Je retiens aussi de cette campagne que c’est aux victimes de bouger si elles veulent sauver leur peau », lance-t-elle, amère.

Ce n’est qu’en 1992 qu’une ligne d’écoute nationale, qui se veut cette fois pérenne, revient pour les femmes victimes. « Après l’arrêt de la ligne test en 1989, nous n’avons cessé de réclamer des financements pour la création d’une autre. Ce fut le cas trois ans après. Nous avons pu ouvrir le service Violence conjugale - Femmes info service. C’est ce qui allait devenir, plus tard, le 3919 », explique Françoise Brillet.

#NeRienLaisserPasser | Victime ou témoin de violences faites aux femmes ?
Pour un conseil, une orientation, faire un signalement anonyme en ligne sur : https://t.co/ceDfh3li03 pic.twitter.com/WXn1jjb5lE

— Arrêtons-les ! (@arretonsles) December 29, 2020

Depuis le 1er janvier 2014, c’est le numéro national de référence d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de toutes les violences (conjugales, sexuelles, au travail…). « Toutefois, il ne faut pas oublier que les campagnes d’informations ne sont vraiment efficaces que si elles sont suivies de moyens suffisants pour faire cesser les violences », prévient le docteur Gilles Lazimi. « Sinon, ce n’est que de la com », abonde Françoise Brillet.

En moyenne, le nombre de femmes qui, au cours d’une année, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint, est estimé à 213 000. En 2020, selon le ministère de la Justice, 90 d’entre elles en sont mortes.

Newsletter L'essentiel du matin

Un tour de l’actualité pour commencer la journée

S'inscrire à la newsletterToutes les newsletters

Redécouvrez notre série sur les avancées oubliées des droits des femmes en quatre épisodes :

  • Jusqu’en 2005... les femmes devaient attendre 300 jours avant de se remarier
  • Jusqu’en 2006... l’âge minimum du mariage était encore de 15 ans pour les femmes
  • Jusqu’en 2016... les protections périodiques n’étaient pas des produits de première nécessité
  • Jusqu’en 2017... le clitoris était banni des manuels de SVT

Source: leparis

All news articles on 2021-04-14

You may like

News/Politics 2024-02-22T19:42:34.396Z

Trends 24h

News/Politics 2024-03-27T16:45:54.081Z
News/Politics 2024-03-28T06:04:53.137Z

Latest

© Communities 2019 - Privacy

The information on this site is from external sources that are not under our control.
The inclusion of any links does not necessarily imply a recommendation or endorse the views expressed within them.