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Violences conjugales : une première campagne de prévention pour les couples de femmes

2021-04-14T09:41:11.217Z


Partant du constat qu’il existe très peu de ressources sur le sujet des violences conjugales spécialement adressées aux couples lesbiens, la Les rapports de domination et les relations d’emprise ne sont pas propres aux couples hétérosexuels. Les violences conjugales non plus. Pour la première fois, la Fédération LGBTI + vient de créer une campagne spécialement adressée aux couples de femmes. « Les associations ont besoin d’outils adaptés pour que la thématique soit correctement traitée au sein de nos communautés. En effet, bien que de


Les rapports de domination et les relations d’emprise ne sont pas propres aux couples hétérosexuels. Les violences conjugales non plus. Pour la première fois, la Fédération LGBTI + vient de créer une campagne spécialement adressée aux couples de femmes. « Les associations ont besoin d’outils adaptés pour que la thématique soit correctement traitée au sein de nos communautés. En effet, bien que de plus en plus nombreuses, les ressources sur le sujet excluent généralement les couples de femmes, par leur ton ou leur contenu », explique la Fédération qui comprend notamment comme membre l’association AIDES ou encore des centres locaux LGBTI + de Nice, Lyon, Paris... Elle ajoute : « Quand on est une femme lesbienne ou bisexuelle, il est difficile de se sentir concernée par un texte qui évoque « votre mari » ou « votre compagnon ». Il était donc nécessaire de créer des documents communautaires qui sachent toucher le public visé. »

Cette première campagne a été réalisée avec le soutien de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), dont Sophie Elizéon a récemment été nommée à la tête, le 17 février 2021. Elle succède ainsi à Frédéric Potier. Les associations LGBTI + en France disposent donc désormais d’un outil pour interpeller un public trop souvent ignoré par les campagnes de prévention.

En 2019, sur 121 femmes tuées, trois l’ont été par leur compagne

Celui-ci s’appuie sur trois supports : une affiche pour les associations ou centres LGBTI + et leurs structures partenaires afin de rendre le sujet visible ; une petite carte à glisser discrètement dans sa poche avec des numéros d’urgence et, enfin, un dépliant qui explique toutes les formes de violences conjugales, informe les victimes, les témoins, mais aussi les personnes les ayant commises.

Nouvelle campagne “Violences conjugales dans les couples de femmes”
> Il y a très peu de ressources spécialement destinées aux couples de femmes. Nous avons donc créé une campagne, avec le soutien de la @DILCRAH.
> Communiqué de presse : https://t.co/XtpQs5x48X pic.twitter.com/LLsQZFV9xu

— Fédération LGBTI+ (@FederationLGBTI) March 17, 2021

Si l’action militante accorde encore peu de lumière au sujet des violences dans les couples non-hétérosexuels, ce n’est pourtant pas un phénomène marginal. Ignorées du Grenelle des violences conjugales et des propositions de lois qui ont suivi, ces violences font assez peu l’objet d’études en France. Pourtant, une méta-analyse américaine de 2015 avance que de 25 à 40,4 % des femmes en couple lesbien (et de 26,9 % à 40 % des hommes en couple gay) ont subi des violences conjugales au cours de leur vie. Ces taux, équivalents à ceux des femmes en couple hétérosexuel, incluent pareillement les violences physiques, verbales, psychologiques, matérielles ou encore sociales.

Des violences pouvant aller jusqu’à la mort. En 2019, sur 121 femmes tuées dans cette situation, 3 l’ont été par leur compagne.

« J’étais dans une relation dominante/dominée »

« Ma première grande histoire était avec une femme plus âgée, avec un statut social qui m’impressionnait. Moi, je n’étais alors qu’une petite étudiante, se rappelle Marie, 43 ans. Il n’y avait pas de violences physiques mais psychologiques, ô combien... Elle me rabaissait sans cesse, m’humiliait souvent en public. Elle me faisait bien comprendre que sans elle, je n’étais rien. Que j’étais même un poids économique. J’avais fini par la croire », analyse l’enseignante qui est ressortie de cette liaison « l’ego en miettes ».

« Je sais aujourd’hui que tout cela fait partie des violences conjugales, que je n’évoluais pas au sein d’un couple équilibré, mais dans une relation dominante/dominée. Être du même sexe ne veut malheureusement pas dire être égales », prévient-elle.

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Marie reconnaît qu’elle avait intégré, à tort, que la victime de violences conjugales avait un seul et même profil, « celui d’une femme hétéro, avec enfants, frappée par son conjoint. Je me trompais tellement », souffle-t-elle. « Décès, blessures, mauvaise santé mentale, stress post-traumatique : autour des violences conjugales se trouve un enjeu majeur de santé publique. La lutte contre ces dernières ne doit pas s’adresser qu’aux victimes. Elle concerne tout le monde, en premier lieu les personnes qui les commettent, ou risquent de les commettre, mais aussi l’entourage, le voisinage, les collègues », précise la Fédération LGBTI +.

Objectif de cette campagne de prévention, dont les contenus pourront être adaptés pour créer des documents à destination des couples d’hommes ? Atteindre tous les publics. Et la Fédération d’annoncer : « Le mouvement LGBTI + entend à son tour contribuer à la lame de fond de la libération de la parole. »

Source: leparis

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