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À Lyon, le ramadan révèle en creux la précarité étudiante

2021-04-15T12:17:29.231Z


REPORTAGE - À l'occasion du ramadan, mois de jeûne et de retrouvailles familiales pour les musulmans, des associations de l'agglomération lyonnaise s'organisent pour subvenir aux besoins des étudiants.


Dans le jardin d'un pavillon de la banlieue lyonnaise, à Vénissieux, une tente a été dressée devant le garage de la présidente de l'association Aider Son Prochain (ASP). Depuis le début de la journée, des femmes s'affairent pour cuisiner cent repas pour les étudiants. Ce mercredi 14 avril est le premier mercredi du ramadan, et le premier de l'opération d'aide aux étudiants lyonnais lancée par l'association.

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Habitué de l'aide alimentaire - ASP distribue deux fois par mois des colis pour les plus démunis - l'association a décidé de proposer une aide supplémentaire, spécialement destinée aux étudiants. La crise sanitaire et les restrictions qui l'accompagnent qui touchent durement ces jeunes les ont décidés. «On a eu des étudiants qui nous expliquaient qu'ils n'arrivaient pas à manger, explique Hanane Kantach, la présidente du pôle social de l'association, moi ça me brise le cœur. On s'est dit qu'il fallait faire quelque chose», explique-t-elle.

En France, 46% des étudiants avaient un emploi en parallèle de leurs études avant le premier confinement, selon Monique Ronzeau, présidente de l'Observatoire national de la vie étudiante, qui s'exprimait dans Le Point . Parmi eux, 58% ont vu leur activité diminuer avec la pandémie, et 36% ont tout simplement perdu leur emploi.

Sous la tente blanche qui abrite les tables surchargées de plats minutieusement emballés, d'autres bénévoles témoignent de leur engagement. «Le ramadan c'est le mois du partage, explique Nassera. C'est un mois de jeûne, mais aussi un mois de retrouvailles, où les familles se réunissent à la tombée de la nuit pour partager l'iftar [la rupture du jeûne, NDLR]». Alors, pendant ce mois particulier, l'association met les bouchées doubles. «On veut éviter que des étudiants se retrouvent sans rien à manger le soir», renchérit Assia. L'action s'ancre donc clairement dans la perspective de la rupture du jeûne, mais les bénévoles soulignent que les distributions sont ouvertes à tous. «Évidemment, on ne fait pas de distinction entre les étudiants. Si tu as faim, tu viens», explique Louisa, une autre bénévole.

À 17 heures, une première voiture se gare devant le portail du pavillon. Elle emportera une partie des repas vers trois restaurants de l'agglomération, où des étudiants se chargeront de distribuer les paniers-repas.

«Ça m'arrive souvent de sauter des repas, surtout en fin de mois»

Sur le dernier point de distribution, à Villeurbanne, dans l'ouest de l'agglomération lyonnaise, une file d'attente s'étend déjà le long du mur devant le restaurant «Republik». La voiture se gare et Fateh, le bénévole qui assure la livraison, décharge les repas. Un à un, les étudiants entrent dans le restaurant pour remplir leurs sacs des plats préparés par ASP.

Parmi les étudiants, beaucoup de musulmans qui s'apprêtent à rompre le jeûne. Hayat*, 25 ans, en fait partie. Elle est étudiante en droit et habite seule dans une résidence universitaire. Elle travaillait jusqu'au mois d'octobre dans un restaurant, qui a fermé ses portes avec le deuxième confinement. «Je ne suis pas la pire (sic), mais parfois je galère, reconnaît-elle. Pendant le ramadan, je jeûne, alors je suis contente de pouvoir avoir un vrai et bon repas !».

Pour Marie*, 19 ans, le ramadan et les efforts des associations musulmanes sont une aubaine, bien qu'elle ne soit pas musulmane. «Je prends toutes les occasions pour soulager mon portefeuille, reconnait-elle, un sourire gêné aux lèvres. Mes parents m'aident un peu, mais ça m'arrive souvent de sauter des repas, surtout en fin de mois».

Au total, 100 repas auront été distribués sur les trois points de distribution dans le sud et l'est de l'agglomération lyonnaise. «Ça ne va pas enrayer la pauvreté, mais c'est déjà ça», commente simplement Hanane Kantach.

*Les prénoms ont été modifiés

Source: lefigaro

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