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Aulnay-sous-Bois : accusé d’être un squat par la mairie, le refuge pour femmes sans-abri ferme ses portes

2021-04-15T12:16:54.623Z


L’association Un toit pour elles, qui gérait la «Maison du cœur» dans un pavillon, est dans le viseur de la municipalité. Face à ce qu’il dé « Après l’insalubrité et le squat, c’est le monoxyde de carbone, peste Mohamed Jemal. Demain, ce seront les pigeons qui poseront problème. » Le président de l’association Un toit pour elles oscille entre abattement et ironie. Après un mois de polémiques avec la municipalité d’Aulnay-sous-Bois, celui-ci s’est résolu à fermer la « Maison du cœur », un pavillon de la rue Mercier, où étaient hébergées


« Après l’insalubrité et le squat, c’est le monoxyde de carbone, peste Mohamed Jemal. Demain, ce seront les pigeons qui poseront problème. » Le président de l’association Un toit pour elles oscille entre abattement et ironie. Après un mois de polémiques avec la municipalité d’Aulnay-sous-Bois, celui-ci s’est résolu à fermer la « Maison du cœur », un pavillon de la rue Mercier, où étaient hébergées depuis quelques mois des femmes sans-abri, souvent en rupture avec leur famille.

Tout a commencé le 9 mars dernier, lendemain de la journée internationale des droits des femmes. En réponse à des signalements du voisinage, une responsable de la mairie a mené une inspection dans ce logement en compagnie de deux policiers municipaux. « Contrôle sanitaire et sécuritaire », expliquait-on à l’hôtel de ville. « Intrusion indigne et illégale », dénonçait l’opposition municipale de gauche, tandis que des bénéficiaires exprimaient « leur peur que la police revienne ».

Après un mois d’acharnement administratif et policier la municipalité d’@AulnaySousBois a réussi à faire fermer la « Maison du Cœur » de l’association @UnToitPourElles , qui hébergeait des femmes sans-abri, souvent victimes de violences physiques et sexuelles.

— #NousToutes (@NousToutesOrg) April 12, 2021

Depuis, les relations entre la mairie et Un toit pour elles n’ont cessé de s’envenimer. Les tensions ont culminé la semaine passée avec un communiqué de la première, selon lequel « l’étude notariale suivant la succession et les héritiers du pavillon ont affirmé qu’aucun bail n’a été signé avec quiconque autorisant l’occupation de ce bien ».

«C’est la sécurité des personnes qui préoccupe avant tout les services de la ville»

Mohamed Jemal s’est défendu en publiant sur les réseaux sociaux le contrat de location conclu avec une personne présentée comme l’unique bénéficiaire de l’occupante du pavillon décédée en 2018. D’après un mail que nous avons pu consulter, le cabinet d’étude généalogique indique que les héritiers « résident tous en région parisienne et qu’ils ne semblent pas avoir de lien avec le Vaucluse où serait domicilié le propriétaire mentionné dans le bail ».

« Il m’a dit qu’il était le seul héritier, lâche le président d’Un toit pour elles, qui promet de se retourner contre l’intéressé en cas de litige. On ne roule pas sur l’or et on a dépensé 6 000 euros pour retaper le pavillon. Mais en quoi cela concerne-t-il la mairie ? Ils ont trouvé quatre héritiers en un mois alors qu’ils n’en avaient pas trouvé un seul entre 2018 et 2021… »

Dans son communiqué, la municipalité certifie que « l’occupation sans droit ni titre présumée » n’est pas la raison principale de son intervention. « C’est la sécurité des personnes qui préoccupe avant tout les services de la ville, qui ont agi en parfaite conformité avec la loi et dans le strict respect des procédures réglementaires », insiste-t-elle.

[COMMUNIQUÉ] 📰 Le respect des normes de sécurité et d’hygiène, quelle que soit l’intention louable des associations, plus qu’une obligation légale, est un devoir moral envers tous ceux qui bénéficient des services de ces associations. pic.twitter.com/8ZoFYXEeSZ

— Ville d'Aulnay-sous-Bois (@AulnaySousBois) April 10, 2021

La mairie prend exemple sur l’intoxication au monoxyde de carbone d’une dizaine de personnes survenue le 5 avril à Aulnay dans les locaux d’une association évangélique « qui ne respectait pas, elle non plus, les normes d’hygiène et de sécurité en vigueur ».

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« La ville a fait son devoir, ajoute-t-on au cabinet du maire. Nous appliquons la loi dans le seul souci de protéger des gens vulnérables. Nous n’avons pas mis les femmes qui occupaient ces locaux à la rue, elles ont été accompagnées par le CCAS. »

«Tout ça parce que la mairie ne veut pas admettre qu’elle s’est trompée»

« Nous avons fait faire un contrôle de nos installations de gaz par GRDF Qualigaz en date du 8 mars 2021 et tout est aux normes. Aucun problème n’a été relevé par l’agent de contrôle », rétorque pourtant Mohamed Jemal.

Devant l’ampleur des travaux qui lui sont imposés pour mettre le pavillon en conformité avec ma réglementation, le président de l’association a donc pris la décision de quitter le pavillon de la rue Mercier. Les femmes qui y étaient hébergées ont trouvé refuge chez des proches ou à l’hôtel.

« C’est de l’acharnement, se désole-t-il. Tout ça parce qu’ils ne veulent pas admettre qu’ils se sont trompés en intervenant sans raison le 9 mars. Ils savent très bien que nous n’allons pas engager une procédure contre eux. » Pour trouver un nouveau point de chute, Mohamed Jemal se tourne vers Marlène Schiappa et Élisabeth Moreno, l’ancienne et l’actuelle ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes.

Source: leparis

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