Ce jour-là, la poétesse Maria Stepanova porte un pull jaune canari. Une couleur absente de son livre, qui oscille entre le gris et le sépia. Cette grande officiante de la littérature mémorielle exhume, à partir du journal intime de sa tante, les couches d’un passé enseveli et dont il ne reste rien dans notre présent. En mémoire de la mémoire est une quête immense de plus de six cents pages. Toutes les facettes des vies de cette exploration ne sont pas captivantes, mais il demeure un envoûtement. L’histoire de cette famille russe, d’origine juive, nous paraît si européenne, et pourtant si lointaine qu’elle en devient une métaphore de l’incertitude du destin russe: est-il européen, asiatique, ou inclassable?
Le livre a reçu le prix Bolchaïa Kniga (l’équivalent russe du Goncourt) en 2018 et en France ce mois-ci, le prix du livre étranger dans la catégorie essai. Les figurants évanescents de la vie quotidienne soviétique, ou ante-soviétique, se succèdent dans cette chronique d’un siècle d’histoire…
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