«Nous ne voulons pas d’un pouvoir tueur d’enfants!» À la station de métro Sadeghieh, au cœur de Téhéran, le slogan claque au-dessus des têtes et Ehlam, 17 ans, ne tremble pas, ne faiblit pas. Cheveux au vent au milieu du petit attroupement spontané, l’adolescente ouvre ses deux paumes comme un livre, noircies de quelques-uns des 60 noms de mineurs - sur un total d’au moins 450 victimes - tués par les forces de sécurité en près de trois mois de soulèvement. Demain, ce sera elle. Ou son frère. Ou encore sa meilleure amie. «À chaque fois que je sors manifester, je sais que c’est peut-être la dernière», lance la jeune lycéenne en décrivant la scène. Elle nous parle de «quelque part» via une connexion Skype qu’elle supprimera juste après. La peur est profonde, enfouie à l’intérieur. Mais c’est un moteur qui la fait avancer. «Trop tard pour faire marche arrière. Le mal est fait!», poursuit-elle, en évoquant Mahsa Amini, 22 ans, son arrestation le 13 septembre par la police des mœurs, puis sa…
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