Depuis son arrestation en mai, les proches de Cécile Kohler ne ménagent pas leurs efforts. Environ 80 personnes, dont des élus et des proches de cette Française détenue en Iran, se sont rassemblées ce lundi midi à Strasbourg.
Cette enseignante et syndicaliste de 38 ans et son compagnon Jacques Paris ont été arrêtés en mai dernier alors qu’ils faisaient du tourisme en Iran. Téhéran les accuse d’être des espions.
Depuis le mois de mai, les parents de Cécile Kohler n’ont pu lui parler qu’une seule fois, brièvement, en décembre. « Depuis on n’a eu aucune nouvelle, on ne sait absolument rien de son état », a raconté aux journalistes son frère Luc Kohler, 37 ans. Il a expliqué qu’elle avait passé trois mois à l’isolement et avait été ensuite placée en cellule avec six codétenues.
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Thierry Moser, avocat du comité de soutien, a souligné que Cécile Kohler n’avait pu bénéficier que d’« une seule visite consulaire » en prison. En outre, « il n’y a pas d’avocat qui puisse la voir de manière confidentielle et qui puisse donner des nouvelles à sa famille », plongée dans un « tunnel noir ».
« C’est inacceptable que dans le monde d’aujourd’hui on puisse encore vivre des situations si terribles », s’est ému Frédéric Bierry, président (LR) de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) devant l’hôtel de la collectivité sur lequel une banderole réclame « Liberté pour Cécile ».
« Aucune information » du Quai d’Orsay
Quant à l’avancée de son dossier, « on n’a aucune information », a livré son frère. « On est un peu désespérés mais on fait tout ce qu’on peut pour faire avancer le dossier », a-t-il confié.
« Nous apprécions et nous respectons le travail du Quai d’Orsay mais nous savons que ce travail difficile doit rester dans la discrétion absolue, à défaut de quoi il risque de ne pas produire de résultats concrets », a poursuivi Thierry Moser.
Officiellement, sept Français sont détenus en Iran. Parmi eux figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ainsi que Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d’emprisonnement pour espionnage. Ce dernier a entamé une grève de la faim le 28 janvier pour protester contre sa détention.
Un Français qui détient aussi la nationalité irlandaise, Bernard Phelan a quant à lui été arrêté le 3 octobre dernier. Il était alors en voyage dans le cadre de ses activités de consultant en Iran pour un tour-opérateur.
D’autres ressortissants occidentaux sont actuellement retenus prisonnier dans ce pays autoritaire du Moyen-Orient, accusé de s’en servir comme monnaie d’échange lors de pourparlers diplomatiques.