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Covid-19 : l'étonnante cohabitation entre les futurs vaccinés et les pistards au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines

2021-04-15T05:22:54.434Z


Transformé en vaccinodrome, le plus grand vélodrome de France fait cohabiter les athlètes sur la piste et les patients venus se faire vacciner en plein cœur de la salle. Lancés comme des balles sur leur vélo, le corps parfaitement aligné et la tête dans le guidon, des pistards enchaînent les tours de piste, réglés comme des métronomes. Un ballet tout ce qu'il y a de plus commun sous le toit du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, surtout à quelques mois des Jeux olympiques de Tokyo. Ce qui l'est moins en revanche, c'est de constater la présence d'une fourmilièr


Lancés comme des balles sur leur vélo, le corps parfaitement aligné et la tête dans le guidon, des pistards enchaînent les tours de piste, réglés comme des métronomes. Un ballet tout ce qu'il y a de plus commun sous le toit du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, surtout à quelques mois des Jeux olympiques de Tokyo. Ce qui l'est moins en revanche, c'est de constater la présence d'une fourmilière grouillante au cœur de la salle. Une agitation qui n'a rien à voir avec le monde sportif puisque le site abrite l'un des plus grands vaccinodromes de France. Depuis plusieurs semaines ces deux mondes ont dû apprendre à cohabiter avec, d'un côté, la jeunesse ambitieuse en quête de médailles à Tokyo et de l'autre un personnel médical aux petits soins avec les plus anciens venus se faire vacciner. «Les entraînements amusent les gens assis sur leur chaise en attendant leur tour. Pour beaucoup, c'est leur première visite ici et forcément, cela impressionne», relève Jean-Michel Fourgous président de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Des athlètes qui demandent à être vaccinés

Mais avant de rassembler sous le même toit ces deux populations, il a fallu faire preuve d'une bonne dose de diplomatie pour expliquer aux coureurs qu'ils allaient devoir partager leur outil de travail, à quelques semaines seulement du rendez-vous olympique. «La question a fait débat au début mais ils ont bien compris qu'il s'agissait avec ce centre de vaccination d'une mission d'intérêt général pour le pays», explique le député qui a aussi dû rassurer sur d'éventuels risques de contamination qui pourraient être dramatiques dans le calendrier de préparation des pistards. Car 2.000 patients passent en effet chaque jour se faire vacciner, soit une piqûre toutes les trois minutes, sept jours sur sept, de 9h à 18h. Une véritable usine.

Le centre de vaccination au vélodrome et sa vingtaine de box. Reuters

Les règles de distanciation respectées, un espace qui leur est dédié, des plafonds très hauts ainsi que l'air renouvelé de l'extérieur ont contribué à rassurer les cyclistes sur leurs conditions d'entraînement. «Mais les athlètes ne comprenaient pas qu'on ne leur accorde pas de vaccination à eux aussi compte tenu de cette situation. Or, malheureusement, nous ne pouvons rien faire sans le feu vert du ministère des Sports», ajoute l'élu. Le dossier est sur la table du ministère des Sports qui ne souhaite toutefois pas se précipiter. «Aujourd'hui, nous sommes en cours de recueil des besoins et demandes des athlètes, des entraîneurs et des staffs. Sachant qu'il y a aussi la problématique liée au fait qu'une bonne partie des athlètes ne sont pas encore qualifiés officiellement. Il faut donc qu'on constitue d'abord petit à petit cette équipe de France au complet. On sait qu'il faudra un mois et demi, donc il ne faudra pas trop tarder car au-delà de ce délai, ce sera trop tard. Surtout que beaucoup de délégations vont partir en stage», a confié mercredi Roxana Maracineanu, la ministre déléguée chargée des Sports à l'occasion de la célébration du J-100 avant les JO de Tokyo.

Pas de musique pour ne pas déconcentrer les pistards

En attendant ce feu vert qui tarde, les pistards doivent s'adapter à la présence de ces visiteurs inattendus. Alors qu'ils espéraient pouvoir s'entraîner dans des conditions de chaleur similaires à celles de Tokyo en été, en demandant qu’on augmente la température dans le vélodrome autour de 30°C, la demande leur a été refusée afin de ne pas incommoder les personnes âgées. A contrario, il a été envisagé la présence d'un fond musical pour détendre les patients mais il ne fallait pas déconcentrer les pistards sur la piste… Chacun a fait un pas vers l'autre.

Le vaccinodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines accueille actuellement 2000 personnes chaque jour. Reuters

Une petite armée de 400 personnes (personnel médical et administratif) se mobilise quotidiennement pour accueillir les personnes âgées dans la vingtaine de petits box plantés au cœur du vélodrome. L'organisation est quasiment militaire mais l'ambiance est sereine et plutôt décontractée malgré la montée en régime. Le rythme des vaccinations ne fait qu'augmenter de jour en jour. 200 doses au début, puis 1.000, actuellement plus de 2.000 et la capacité pourrait monter à 10.000 doses à terme avec des futurs vaccinés venant d'une centaine de villes aux alentours.

Un surcoût d'un million d'euros pour monter le site

«Ce vélodrome est une fierté pour les Saint-Quentinois. Les gens sont attachés au site même si certains le découvrent pour la première fois. Et puis, il y a un côté rassurant. Certaines personnes préfèrent faire des kilomètres pour venir ici qu'aller à un centre plus proche de chez eux», assure Jean-Michel Fourgous qui ne sait pas encore pour combien de temps le vélodrome sera mobilisé. Le Stade de France, transformé lui aussi en centre de vaccination, a ouvert ses portes aux patients pour six mois au moins. La mise à disposition pourrait durer jusqu'à la fin de l'année et même au-delà et peser à terme sur la vie sportive du vélodrome. «Des manifestations dans le cadre de la préparation des JO ont été modifiées mais nous n'avons pas eu à supprimer de compétitions», ajoute le député LR qui évalue à 1 million d'euros le surcoût d'une telle opération pour le moment, en plus des quatre millions d'euros annuels de fonctionnement du complexe, l'État et la région Île-de-France, prenant à leur charge ces dépenses exceptionnelles.

Source: lefigaro

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