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Retour sur la Lune et réchauffement climatique: sur le spatial, Joe Biden maîtrise l'art de la synthèse

2021-04-14T10:59:40.027Z


FOCUS - L'administration américaine a proposé un budget 2022 en augmentation pour la Nasa. Les priorités évoluent. Il y a, dans le bureau ovale investi par Joe Biden, un détail «déco» qui ne trompe pas. Sur un meuble, à droite du buste d'Harry S. Truman, entouré de la collection complète des écrits de Georges Washington, une petite roche grise est posée. Ce fragment, a priori insignifiant, est une pierre lunaire vieille de 3,5 milliards d'années, ramenée sur terre en décembre 1976 par les astronautes de la mis


Il y a, dans le bureau ovale investi par Joe Biden, un détail «déco» qui ne trompe pas. Sur un meuble, à droite du buste d'Harry S. Truman, entouré de la collection complète des écrits de Georges Washington, une petite roche grise est posée. Ce fragment, a priori insignifiant, est une pierre lunaire vieille de 3,5 milliards d'années, ramenée sur terre en décembre 1976 par les astronautes de la mission Apollo 17. Ce simple objet a rassuré les observateurs sur les ambitions spatiales du nouveau président américain.

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Le fragment de pierre lunaire, dans le bureau ovale. Reuters

Durant toute la campagne, Biden, qui a pris sa carte au parti démocrate en 1969, l'année où l'homme a fait le premier pas sur la lune, était resté silencieux sur la question. Simplement avait-il jugé utile de saluer le vol Space X réussi à destination de la station internationale en mai dernier. Depuis, il s'est enthousiasmé pour l'atterrissage réussi du rover Perseverance, saluant le «pouvoir de la science».

L'administration Biden vient de présenter au Congrès ses requêtes budgétaires 2021 pour les agences fédérales. C'est dans cet exercice que l'on scrute à la loupe les coupes et les rallonges demandées, avant l'examen du Congrès. Ainsi, on en apprend plus les ambitions de Joe Biden pour la Nasa. Le budget demandé par le président américain s'élève à 24.7 milliards de dollars. L'organe devrait pouvoir se prévaloir de moyens en hausse d'1,5 milliards, soit +6,4%.

Des satellites face au réchauffement climatique

«Les démocrates, en particulier sous Obama, avaient donné un coup d'arrêt aux missions de prestige, relate Isabelle Sourbès-Verger, spécialiste des questions de géopolitique de l'espace et des politiques spatiales au CNRS. Tout ça avait été remis sur pied par Trump. Assez logiquement Biden revient sur les fondamentaux classiques du spatial, un peu à l'image de l'époque d'Al Gore.» Vice-président de Bill Clinton dans les années 1990, ce dernier avait lancé d'ambitieux programmes scientifiques d'observation de la Terre. Le nouveau président voit dans l'espace un moyen d'étudier «les questions urgentes de la science du climat.» Cela passe par exemple par le lancement «d'une nouvelle génération de satellites». Il demande en conséquence une augmentation du budget consacré aux Sciences de la Terre de 250 millions d'euros par rapport à l'an passé. À rebours de Trump qui n'avait eu de cesse de vouloir le réduire à peau de chagrin. «La Nasa avait un important programme pour comprendre le climat, les échanges mer-océan-atmosphère. Trump, qui est climatosceptique, a tout de suite mis une croix dessus. La Nasa a même dû changer le nom de certains de ses projets pour les faire passer au Congrès», relate Isabelle Sourbès-Verger, spécialiste des questions de géopolitique de l'espace et des politiques spatiales au CNRS.

Un soutien au programme Artemis

Biden «fait une tentative de synthèse, remarque Jean-Claude Worms, directeur du comité international sur la recherche spatiale (COSPAR). Il veut mettre le paquet sur la lutte contre le changement climatique. Mais il veut aussi que les États-Unis restent la référence en matière d'exploration plus lointaine». En effet, le nouveau président a choisi la continuité pour le programme Artemis : celui qui prévoit de renvoyer des astronautes sur la lune à l'horizon 2024. C'était le grand projet de Trump, qui avait même tenté d'y consacrer la moitié du budget de la Nasa. «Sur ce sujet, Biden est coincé, un peu obligé de continuer. Malgré tout, ça va encore prendre du retard», note Isabelle Sourbes-Verger. La mission se pare cependant d'une touche «progressiste». La Nasa a indiqué dans la foulée qu'un astronaute de couleur posera pour la première fois un pied sur la Lune. « L'accent est mis là-dessus pour des raisons de communication mais iI y a des astronautes issus de la diversité depuis longtemps. Si le programme ne s'était pas arrêté dans les années 70, il y en aurait sur la Lune depuis longtemps», décrypte Jean-Claude Worms.

Joe Biden témoigne enfin d'un fort soutien à plusieurs projets scientifiques de pointe. Il cite la mission d'envoi d'échantillons de roche martienne sur Terre. Ou encore, Europa Clipper, une sonde sur la lune gelée de Jupiter, et Dragonfly, celle à destination de Titan. Il encourage aussi la poursuite de la construction du Nancy Grace-Roman Space telescope. Cet outil conçu pour prouver l'existence de matière noire et recenser les exoplanètes, était dans le collimateur de Trump. Il avait tenté de le suspendre deux fois, le jugeant non-prioritaire. Le congrès avait continué à lui allouer des fonds.

L'administration démocrate n'abandonne pas non plus le volet militaire de l'espace, alors que les Chinois redoublent d'ambition. La «Space Force», nouvelle branche de l'Armée, fièrement créée par Donald Trump, est là pour rester, avait précisé la Maison Blanche début février.

Source: lefigaro

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