De Melbourne… à Melbourne. En 2020, Arthur Cazaux s’inclinait en finale de l’Open d’Australie junior face à son compatriote Harold Mayot. Une destinée dorée semblait alors s’ouvrir pour les deux Tricolores.
Le Montpelliérain, qui a grandi tout près du stade foot de la Mosson, aura pourtant mis quatre ans avant de revenir aux antipodes pour remporter le premier match de sa carrière en Grand Chelem, mardi, face au Serbe Djere, n° 33 mondial.
À 21 ans, le protégé de Stéphane Huet, récent vainqueur du tournoi Challenger de Nouméa et 122e à l’ATP, s’est offert sa plus belle victoire sur le grand circuit (6-2, 6-7, 3-6, 6-2). Ce qui n’est pas très compliqué, avec à peine sept petits matchs au compteur en deux ans et demi… et un seul succès à Genève (face à Adrian Mannarino au printemps 2021) pour son baptême du feu.
Dans l’intervalle, l’invité héraultais (il bénéficie d’une wild card au titre d’un accord de réciprocité entre les fédérations australiennes et françaises) a écumé les épreuves secondaires et collectionné les blessures. Notamment une pubalgie récurrente entre 2021 et 2022, des tendinites à répétition ou quelques déchirures qui ont freiné sa progression et le passage toujours délicat chez les seniors.
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« Le fait d’avoir été beaucoup blessé a été dur à vivre car soudainement, je me suis retrouvé privé de ce qui m’anime dans la vie, expliquait-il sur le site de la FFT. Mais cela m’a beaucoup forgé mentalement dans la mesure où justement, pour continuer à avancer, j’ai été obligé de trouver du positif au quotidien. En fait, j’ai appris beaucoup de choses sur moi pendant ces absences et je me suis vraiment trouvé en tant que personne. Donc à chaque fois, j’en suis ressorti beaucoup plus fort dans la tête car quand on se connaît mieux, on est également un meilleur joueur. »
« Je me régale avec la chaleur »
L’an passé, le Tricolore s’était donné pour objectif d’intégrer le top 100. Pari raté de peu dû à un manque de constance et de régularité. Mais l’occasion par exemple de découvrir l’équipe de France de Coupe Davis comme sparring-partner ou de gagner une place de remplaçant au Masters Next Gen, qui regroupe en fin de saison la crème internationale des joueurs de moins de 22 ans.
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Pendant l’intersaison, le jeune homme, fan de basket et de rap et grand adepte des réseaux sociaux où il partage son existence, a suivi une grosse préparation foncière à Dubaï.
« J’avais fait des cinq sets et je savais que j’étais prêt pour ce genre de combat, souffle le joueur aux deux boucles d’oreilles sous sa casquette à l’envers. Je suis arrivé en Australie avec beaucoup de confiance. Ici, je me régale avec la chaleur car ce sont des conditions que j’aime bien. »
Au prochain tour, Cazaux affrontera le n° 8 mondial Holger Rune, dans la nuit de mercredi à jeudi. Une autre paire de manches. Le Français a déjà battu le Danois deux fois sur trois… chez les juniors. Mais la Scandinave a eu ensuite une ascension beaucoup plus rapide vers la sommets. « Ça va être encore un match dur mais je suis prêt, lâche le fan de Rafael Nadal. J’ai hâte d’y être. »