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Russie : heurts contre la police, manifestants par milliers… la condamnation d’un opposant déclenche la colère

2024-01-17T16:39:55.953Z

Highlights: Milliers de manifestants ont exprimé leur colère pendant de longues heures ce mercredi, dans la région du Bachkortostan. Des heurts ont éclaté avec la police, selon le comité d’enquête de Russie. Au point que des agents des forces de l’ordre auraient été blessés. 6 000 personnes ont manifesté devant le tribunal de Baïmark, où était jugé le militant Fail Alsynov.


Pour le deuxième jour de suite, des manifestants se sont réunis devant le tribunal d’une ville du Bachkortostan, où un opposant au régime a


Ces images sont rares en Russie. Des milliers de manifestants ont exprimé leur colère pendant de longues heures ce mercredi, dans la région du Bachkortostan, située entre la Volga et les Monts Oural, non loin de la frontière avec le Kazakhstan, dans l’est de la Russie européenne. Des heurts ont éclaté avec la police, selon le comité d’enquête de Russie. Au point que des « agents des forces de l’ordre » auraient été blessés.

That's a lot of people supporting the now-imprisoned Fail Alsynov for the crime of wanting the Bashkir people to continue their language and culture. Russia erases all cultures. pic.twitter.com/eH8ZT2yMdG

— Igor Sushko (@igorsushko) January 17, 2024

Que s’est-il passé ?

Quelque 6 000 personnes ont manifesté ce mercredi devant le tribunal de Baïmark, où était jugé le militant Fail Alsynov. D’après des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, la situation a commencé à se tendre lorsque la foule s’est mise à lancer des boules de neige sur les policiers, aux cris de « honte ! » et « liberté ! ». Les forces de l’ordre ont répliqué avec du gaz lacrymogène, selon l’ONG spécialisée OVD-Info, une organisation classée « agent de l’étranger » par l’État russe. Une vingtaine de personnes auraient également été arrêtées.

Here’s what’s happening in Russia’s Bashkortostan region where thousands gathered to protest the jailing of an opposition leader. pic.twitter.com/CVSZ7TmACw

— OVD-Info English (@ovdinfo_en) January 17, 2024

Selon OVD-info, qui assure disposer de reporters sur place et fournit des images sur son compte X, « des dizaines de personnes ont été blessées ». Le comité d’enquête de Russie, de son côté, a fait état de blessés du côté des policiers après des heurts. Par ailleurs, l’accès à Internet serait « presque » totalement coupé sur place. Sur le même réseau social, Igor Sushko, membre du groupe de recherche Wind of Change, affirme qu’au moins deux chaînes Telegram couvrant les faits ont été fermées soudainement.

Le froid extrême (-21 degrés), les nuages de gaz lacrymogène, et la demande pressante du ministère de l’Intérieur de la région de ne pas manifester devant le tribunal, n’ont pas suffi à décourager les manifestants, toujours présents mercredi après-midi.

Que risquent les manifestants ?

Le Comité d’enquête de Russie a annoncé l’ouverture d’une enquête pour organisation « d’émeutes de masse » et violences contre la police. En Russie, ces crimes sont passibles de très lourdes peines de prison. Selon l’AFP, les protestataires risquent jusqu’à 15 ans de prison.

Mardi déjà, une première manifestation avait eu lieu devant le tribunal. Plusieurs centaines de personnes avaient réclamé à Vladimir Poutine la démission du gouverneur régional, Radiï Khabirov, qui avait critiqué Fail Alsynov, le militant jugé. Le ministère de l’Intérieur de la région avait rappelé que ce rassemblement constituait un délit « punissable par la loi ». « Je vous conseille de reprendre vos esprits et de ne pas ruiner votre vie », a-t-il encore martelé ce mercredi, comme le rapporte la BBC.

Qui est Fail Alsynov ?

Fail Alsynov est un militant qui lutte notamment contre l’exploitation des ressources énergétiques au Bachkortostan. Il a été leader d’un mouvement local de préservation de l’identité Bachkirs, interdit en 2020 pour « extrémisme ».

Il est considéré comme un opposant au régime pour avoir exprimé son vif désaccord avec la politique russe dans la guerre en Ukraine. En décembre 2022, il a notamment qualifié la mobilisation de la population du Bachkortostan de « génocide » et a estimé que ce n’était « pas leur guerre ». Des propos qui lui ont, à l’époque, valu une amende.

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Cette semaine, il était jugé pour avoir utilisé deux mots considérés comme racistes par les autorités lors d’un discours tenu en bachkir, la langue locale, en avril dernier, au sujet de la venue de travailleurs d’Asie centrale et du Caucase pour un projet de mine d’or dans la région. Lui assure que ses mots ont tout simplement été mal traduits en russe : « personnes pauvres » aurait été remplacé par « personnes noires », ce qui est considéré comme un terme péjoratif en Russie, rapporte la BBC. Ses défenseurs voient plutôt dans cette accusation une forme de vengeance des autorités locales pour sa lutte contre l’installation d’une mine de soude.

Ce mercredi, Fail Alsynov a été condamné à quatre ans de prison pour « incitation à la haine ». Après l’annonce du verdict, il a clamé son innocence et assuré qu’il allait faire appel. « Je me suis toujours battu pour la justice, pour mon peuple, pour ma République, donc nous nous reverrons », a-t-il déclaré aux journalistes alors qu’il était emmené à la sortie du tribunal.

Un contexte de répression

Si ces images sont extrêmement rares, c’est que la répression est particulièrement forte en Russie. Toute critique du pouvoir peut être puni d’une peine de prison et les opposants les plus actifs sont jugés très sévèrement - à l’instar du plus connu d’entre eux, Alexeï Navalny.

Les précédents mouvements d’ampleur dans la rue remontaient à l’automne 2022, au moment de la campagne de mobilisation de centaines de milliers de réservistes, des civils donc, pour renforcer les rangs de l’armée engagée en Ukraine.

Source: leparis

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