Emmanuel Macron entend « réarmer civiquement » la France. Pour cela, le chef de l’État souhaite agir dès l’enfance et s’appuyer sur l’école. Lors de sa conférence de presse, ce mardi 16 janvier au soir à l’Élysée, le président de la République a annoncé que « l’instruction civique sera refondée » et son volume de cours doublé avec « 1 heure par semaine dès la 5e avec, en appui, les grands textes fondateurs de la nation ».
Rien de très nouveau. En juin, Élisabeth Borne, alors Première ministre, avait déjà évoqué cette mesure du doublement de l’enseignement moral et civique (EMC) au collège, à partir de la 5e. Le Conseil supérieur des programmes planche d’ailleurs sur une mise à jour de cette matière, généralement enseignée par les professeurs d’histoire-géographie. Ses conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.
La tenue unique testée dès la fin des vacances d’hiver
On sait déjà que sa refonte doit porter autour de trois axes principaux : la transmission des valeurs de la République (avec l’explication et l’adhésion au principe de laïcité), l’éducation aux médias et à l’information (avec une attention au numérique) et la transition écologique et l’écocitoyenneté.
Emmanuel Macron souhaite également que l’histoire de l’art soit enseignée au collège et au lycée, ainsi que le théâtre au collège dès la rentrée prochaine, comme le sont déjà l’art plastique et la musique. Le chef de l’État considère que le « contact des grands textes donne confiance et apprend l’oralité ».
L’autre point abordé par Emmanuel Macron qui concerne directement la vie des élèves, c’est l’uniforme à l’école. Le locataire de l’Élysée a révélé que ce sont finalement une centaine d’établissements scolaires volontaires, de l’école au lycée, qui vont tester le port d’une tenue unique. L’expérimentation débutera à partir de septembre, voire dès la fin des vacances d’hiver.
À lire aussiAubervilliers va tester l’uniforme à l’école : « C’est en essayant qu’on pourra voir si ça marche ou pas »
Le coût des tenues sera pris en charge par l’État et les collectivités locales. Au bout de deux ans, la cohésion entre élèves, le niveau du harcèlement, le climat scolaire seront mesurés… « Cette expérimentation sera évaluée méthodiquement et sur la base des résultats, s’ils sont concluants, nous la généraliserons en 2026 », a expliqué Emmanuel Macron. Ce dernier a également répété qu’il veut aller vers « la généralisation du service national universel » (SNU) pour tous les élèves de seconde sans pour autant fixer de date. En 2023, environ 40 000 jeunes entre 15 et 17 ans – sur 800 000 – ont participé aux sessions du SNU, ces séjours de deux semaines censés enseigner les valeurs de la République et développer la culture de l’engagement.
Enfin, le président de la République veut réguler l’usage du numérique chez les jeunes, en leur donnant « des repères ». « Sur la base de recommandations que feront des experts que j’ai réunis la semaine dernière, nous déterminerons le bon usage des écrans pour nos enfants dans les familles, à la maison comme en classe. Il en va de l’avenir de nos sociétés », a ponctué le chef de l’État qui lance également une remise des diplômes au collège et au lycée – « un rite républicain » – dès la fin de cette année.