Le ministère japonais des Transports a annoncé mardi le retrait prochain des certifications de trois modèles utilitaires produits par Daihatsu. L’ensemble de la production au Japon de cette filiale de Toyota est à l’arrêt depuis fin décembre à cause d’un vaste scandale de tests truqués. Ces trois fourgonnettes - l’une commercialisée sous la marque Daihatsu et deux autres sous les marques Toyota et Mazda - ne pourront ainsi plus être produites et vendues dans le pays. Leurs ventes cumulées au Japon étaient toutefois très limitées, de l’ordre de 7 000 à 8 000 unités par an au total, selon un porte-parole de Daihatsu. Mais au-delà de cette mesure symbolique, le ministre des Transports, Tetsuo Saito, a aussi remis mardi à Daihatsu une directive pour améliorer ses pratiques internes. Il faut « réviser l’organisation de la société pour éviter qu’une telle fraude ne se répète », a expliqué un responsable du ministère.
Des responsables de Daihatsu doivent par ailleurs être auditionnés mardi prochain par le ministère des Transports, qui a lancé fin décembre sa propre inspection sur l’entreprise. Daihatsu a suspendu toute sa production au Japon jusqu’à fin janvier pour le moment, ce qui pourrait lui coûter cher, et le scandale embarrasse aussi son propriétaire Toyota, qui détient 100 % de son capital. Toyota s’est d’ailleurs de nouveau excusé mardi dans un communiqué pour ce scandale. Le numéro un mondial de l’automobile compte « soutenir totalement Daihatsu, non seulement dans la révision de ses opérations de certification, mais aussi dans les changements fondamentaux » à apporter à sa culture d’entreprise et sa gestion, pour que cette marque puisse de nouveau inspirer « confiance ».
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Quand elle a éclaté en avril 2023, l’affaire Daihatsu ne concernait que quelques modèles produits et vendus à petite échelle à l’étranger par ce constructeur. Mais un rapport indépendant publié fin décembre a révélé des problèmes d’une tout autre ampleur : plus de 170 irrégularités différentes ont été identifiées dans 25 catégories de tests, et certaines de ces mauvaises pratiques remontaient à 1989. Ces irrégularités concernent 64 modèles (anciens ou actuels) produits par Daihatsu, dont certains vendus sous les marques Toyota, Mazda et Subaru.
Constructeur nippon historique et spécialisé dans les petits et mini-véhicules, Daihatsu réalise aujourd’hui l’essentiel de ses ventes au Japon et en Asie du Sud-Est. La société avait produit 1,7 million de véhicules dans le monde sur son exercice 2022-2023 achevé le 31 mars dernier.